Patrimoine

Les patrimoines à découvrir à Plouay (historiques et naturels)

Données et textes Jacqueline Le Calvé

 

Certains de ces patrimoines sont à découvrir au fil de la randonnée et de la balade le long des sentiers.

 

Le Long de l’ancienne voie de chemin de fer (en allant de Plouay vers Berné)

Histoire de l’ancienne voie de chemin de fer

Ce large chemin empierré est l’un des vestiges de l’ancien réseau de chemin de fer du Morbihan, mis en place par le département entre 1885 et 1910. Il s’agit ici de la ligne Plouay-Gourin via le Faouët qui fonctionna entre 1906 et 1947. Fort de ses 49 km, elle était reliée aux lignes Plouay Lorient et Plouay Locminé, opérationnelles dès 1902.

 

Alors réputée pour ses marchés et foires aux bestiaux hebdomadaires, la ville de Plouay jouait un rôle central dans l’arrondissement de Lorient. Le petit train surnommé « train patate » favorisa le transport de la production agricole des campagnes vers la frange littorale. Il transportait de tout : voyageurs, bagages, chiens, colis postaux, animaux, voitures, céréales, farines, légumes, paille, fourrage, pommes de terre, pommes à cidre, betteraves, vins, vinaigres, boissons alcoolisées, épiceries, denrées alimentaires, matériaux de construction, fer, fonte, matériaux premières, objets manufacturés divers, traverses de chemin de fer, poteaux de mines.

 

Le petit train révolutionna le déplacement des populations locales. En 1916, cette ligne est la 5e en termes de fréquentation avec 76 341 passagers. 159 000 voyageurs empruntent également la ligne Plouay Lorient, autant la ligne Plouay Ploërmel. En 1934, on compte 9 358 départs de la gare de Plouay et, en 1937, sur l’ensemble des lignes du département, dont certaines sont déjà remplacées par des bus, la ligne Lorient-Plouay-Gourin reste la plus fréquentée avec 131 000 passagers. Ils voyagent dans des compartiments allant de 6 à 12 places ou dans des voitures de 18 places, côtoyant les voitures de bestiaux et plateaux chargés de marchandises, soit sur cette ligne en 1937, 3 202 têtes de bétail et 9 731 tonnes de marchandises. Une véritable promenade bucolique puisque jusque dans les années 1930, il fallait entre trois et quatre heures pour aller de Lorient à Gourin.

La construction de la voie ferrée fut une opération d’envergure. Après des années de tractation avec les communes et les propriétaires privés, un vaste chantier fut lancé à grand renfort de technicité et de main d’œuvre. Obtenir une faible pente fut une gageure dans les vallées encaissées, comme c’est le cas à l’approche du Scorff. Les parois rocheuses ont été décaissées et ont servi de remblai dans les ravins. Ici, la vallée, profonde de plusieurs dizaines de mètres, a été coupée en deux par une structure en pierre de taille surmontée d’un remblai pour assurer l’assise de la voie de chemin de fer. Un tunnel a été aménagé à la base pour permettre la libre circulation des hommes, des bêtes et de l’eau. Plus loin, à Pontulaire, le train franchissait le Scorff sur un pont ferroviaire. Ses deux culées sont encore en place.

 

Pourtant, ces travaux gigantesques, la bonne fréquentation dans l’arrière-pays ou même la réduction du temps à 2 heures pour aller de Lorient à Gourin suite au passage de la micheline à vapeur à l’automotrice ne suffirent pas à sauver le petit train morbihannais. Concurrencé par le développement routier, il décline vers 1930 et commence à être démantelé en 1938. Un sursis lui sera accordé durant la guerre où il continuera de transporter ici marchandises, locaux et troupes d’occupation. En 1947, le trafic est arrêté, les rails déposés. Les fameux cars CTM de la Compagnie de Transport Morbihannais prennent le relais. En 1951, l’assise du chemin est cédée gracieusement à la commune de Plouay qui rachète par contre la gare et ses terrains pour 150 000 francs.

 

Sur ce tracé, on trouve :

La Métairie Neuve ou Coët Fao

Frôlé par l’ancienne voie de chemin de fer, le village de Coët Fao est relativement récent. Ses logis ont été construits par la famille de Pluvié. En 1843, cette ferme comprend un ensemble de bâtiments avec courtil et terres cultivables portant le nom de parcelles neuves, park nevez en breton. Alors appelée Métairie Neuve, elle remplace la métairie noble de la Porte, autrefois située près du manoir et supprimée pour permettre le réaménagement du domaine à la fin du 18e siècle et au 19e siècle.

 

Le bois Coët Fao

Le bois de Coët Fao que vous venez de traverser dépendait autrefois du domaine de Manehouarn. Ce bois de hêtre comme l’indique son nom en breton abrite certes des espèces de la forêt bretonne, mais également des pins, descendants des plantations faites ici par la famille de Pluvié. Cette pinède occupait près de 20 hectares en 1843. Cette espèce, introduite en Bretagne au 17e siècle, voit sa production s’intensifier au 19e siècle avec la fabrication de poteaux pour les houillères anglaises, exportés à partir du port de Lorient. Leur coupe rapide, tous les 25 ans, offrait un bon rendement aux propriétaires terriens. Les de Pluvié possédaient par ailleurs, près de leur moulin de la Rue Neuve, leur propre scierie.

 

La Fontaine de Stang Philippe (le long de la voie de chemin de fer après le village de Coët Fao direction Questenen Plaine

On ne connait pas l’origine de son nom, mais elle figure déjà sous cette appellation sur le cadastre napoléonien de Plouay en 1843. Afin de faciliter l’accès à l’eau, la source a été aménagée avec un bassin rectangulaire délimité par des pierres de taille. L’une d’elle est surmontée d’une pierre triangulaire dans laquelle a été aménagée une petite niche. Le trop-plein d’eau s’écoule par une encoche taillée dans la pierre et rejoint le ruisseau de Kerscoulic. Autrefois au milieu des prairies, avant que ne soit créée la voie de chemin de fer, cette fontaine domestique devait servir à la population et aux bêtes.

 

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